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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

Alors elle remonta l’escalier, à regret, les jambes lourdes, la poitrine étreinte, et longuement, longuement, avant de s’endormir, elle agita dans son cerveau les différentes éventualités qui pouvaient se présenter.

Assurément, les choses pouvaient s’être passées comme le lui avait succinctement raconté M. Heldrick, et André, victime de son imprudence, s’étant égaré dans la montagne, avoir été contraint d’accepter l’hospitalité dans quelque étable… Aussi convenait-il de ne rien mettre au pire et d’attendre au lendemain pour donner à l’excursionniste le temps de rallier le chalet de la Weisse Frau…

Ce sont là incidents qui se voient fréquemment en montagne, et Fridette en était trop avertie pour s’émotionner outre mesure, lorsque la réflexion eut atténué la première impression — franchement mauvaise — qu’avait produite sur elle l’attitude du Hollandais… Et elle se réservait de l’interroger plus longuement le lendemain, lorsqu’il aurait ses esprits.

Main au matin, lorsqu’elle descendit, M. Heldrick n’était plus au chalet…

D’ailleurs, il était tard : s’étant endormie fort avant dans la nuit, la jeune fille avait fait la grasse matinée, et elle supposa qu’inquiet, lui aussi, il avait dû aller à la recherche de son compagnon…

Ce fut dans l’attente de son retour que s’écoula la journée, plus longue, plus morne que la précédente, alourdie en outre par l’angoisse, plus poignante