Page:Le Faure - La mystérieuse aventure de Fridette, 1934.djvu/83

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
83
LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

qu’il serait terrassé par l’ivresse, le fou ne serait pas à craindre.

Alors, vivement, elle improvisa à l’aide de ses draps et de sa couverture une corde dont elle attacha une extrémité à la barre d’appui de sa fenêtre : après quoi, se laissant glisser, elle gagna le sol…

Une fois là, sans réfléchir davantage, elle se lança dans la montagne, entraînant Fellow bondissant de joie…

Et elle allait… elle allait, dans le noir, titubant aux pierres du sentier, s’accrochant aux arêtes vives des roches, mais continuant sa course, avec cette idée fixe en tête : chercher du secours, à tout prix.

Quand elle atteignit enfin, au petit jour, le gasthaus d’Eschinensee, les tenanciers enlevaient leurs volets…

On imagine leur stupeur en voyant arriver à une pareille heure et dans un semblable état la nièce de leurs vieux amis Bienthall…

Mais elle était dans un tel état de trouble que, pendant les premiers instants, il lui fut impossible de rien se rappeler.

Subitement, la vue de Fellow, gravement assis devant elle, acheva de l’affoler. Elle venait de remarquer, au collier de l’animal, le foulard de soie que, quelques jours auparavant, elle avait donné à André Routier : celui-ci l’y avait attaché comme un appel désespéré…

Les vieillards, mis au courant, furent d’avis qu’il fallait agir sans tarder…