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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

dat le plus proche de lui, viens donc un peu ici…

Il était agenouillé et, penché vers la pente, l’examinait avec attention.

— Ne dirait-on pas du sang… cette tache, là-bas, sur la neige… à droite du tronc de sapin brisé ?…

— Si ça n’en est pas, ça y ressemble !…

Fridette regardait, elle aussi, toute frissonnante. Du sang !… Mon Dieu, celui d’André, peut-être !…

Fellow, en ce moment, comme s’il eût compris le sens des paroles du sous-officier, s’arc-bouta des quatre pattes et, le museau pointé dans la direction indiquée, il se mit à aboyer lugubrement…

— Nous devons approcher, déclara le sous-officier. Faisons attention…

Il avait rendu la liberté à l’animal : celui-ci, aussitôt, fila par une sente, tout d’abord inaperçue ; contournant une roche énorme, elle descendait vers la vallée, raide et dangereuse, comme accrochée au flanc de la montagne, mais cependant praticable…

Sur la neige fraîche, on apercevait des traces de pattes de chien…

Fellow était déjà venu là !…

Rapidement, la petite colonne descendit à la suite de l’animal pour arriver à la passerelle…

Sans hésiter, les soldats, montagnards habitués de longue date à triompher de tous les vertiges, s’engagèrent sur le tronc d’arbre chancelant qui reliait l’une à l’autre des deux crêtes du gouffre…

Au delà de la passerelle, le sentier continuait sa