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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

descente et bientôt toute la petite troupe eut atteint la vallée…

Tout à coup, au milieu du silence impressionnant dont s’enveloppait la montagne, une sorte de hurlement retentit, si troublant qu’en même temps que les soldats le chien lui-même fit halte.

Et Fellow, la tête dressée, se mit à pousser des petits grognements inquiets et comme colères…

Toutes les têtes se levèrent et des gorges de tous jaillirent aussitôt des exclamations terrifiées…

Dans l’espace, fine comme une perche striant le ciel bleu d’une ligne sombre, la passerelle apparaissait.

Et voilà qu’un homme, surgissant tout à coup du sentier accroché au flanc de la montagne, venait de s’y engager d’une allure désordonnée.

Il tenait à la main une de ces grandes haches dont se servent les bûcherons pour abattre les sapins énormes dont les troncs, emportés par leur poids, glissent ensuite tout seuls jusqu’aux vallées.

— Le fou ! lança la sous-officier, plein de stupeur, en reconnaissant celui qu’il avait laissé à la Weisse Frau sous la garde de deux de ses soldats.

— Oui… oui… c’est le fou !… s’exclamèrent les autres.

Maintenant, on le distinguait bien : c’était lui, vêtements en désordre, cheveux au vent, agitant dans des gestes de menace la hache au-dessus de sa tête…