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422 LE LIVRE D’OR DE SAINTE-BEUVE

déclaré ne pas m’en savoir moins bon gré, et je n’ai pas dû repousser un retour si bienveillant. D’ailleurs, je ne l’ai pas vu une seule fois depuis lors. Voilà le vrai. — Quant à ma candidature actuelle, je ne m’y suis décidé que parce qu’il m’importe d’éclaircir cette situation gênante dans laquelle je suis, sur le seuil et presque logé dans le mur de l’Académie. Les choses paraissent prendre une bonne tournure. La plupart de mes voix me sont venues comme la vôtre, mon cher Monsieur, c’est-à-dire comme preuves d’estime dont je suis et resterai heureux et fier, quelle que soit l’issue. S’il fallait, pour en grossir le nombre, manquer en rien à ce que je crois dignité et même fierté dans un certain sens, je ne le ferais pas, et même plus d’un exemple que je pourrais vous citer vous prouverait que je ne l’ai pas fait, à l’égard de [deux ou trois, remplacé par] plusieurs membres influents de l’Académie. — Pardon de ces détails qu’un quart d’heure de conversation aurait mieux expliqués, mais je tiens trop à votre parfaite estime pour laisser aucun doute sur un point qui ne saurait m’être secondaire ; votre conclusion si favorable pour moi pie rend cette justification plus facile en ce qu’elle est toute désintéressée. Croyez, cher Monsieur, à tous mes sentiments obligés et dévoués.

STE-BEUVE.

Saint-Marc-Girardin a été élu, en remplacement de Campenon, le 8 février 1844. Le même jour, l’élection du successeur de C. Delavigne était ajournée, après 7 scrutins successifs qui avaient donné, en dernier lieu, 16 voix à S.-B., 16 à Vatout, 3 à Alfred de Vigny. C’est seulement le 14 mars que S.-B. fut élu, au deuxième tour, par 21 voix contre 12 à Vatout et 3 à Vigny. — Cette lettre, qui parait postérieure à l’élection de Saint-Marc Girardin, pourrait donc être de l’un des dimanches de février (11, 18 ou 25) ou de mars (3 ou 10) eutre ces deux dates.

IX

Ce 25 Janvier. Cher Monsieur,

Je ne vous ai pas remercié comme je l’aurais dû de l’envoi que vous m’avez fait de l’excellente notice sur Ilerluison : j’en ai tiré mes notes et je vous la rendrai quand vous la désirerez. — J’ai également reçu et j’ai déposé au Secrétariat de l’Institut le Discours de notre ami Des Giierrois, il est venu avant tous les autres et il a le n° 1. Ce n’est que dans quelques mois que nous aurons à nous occuper de la lecture.

Je suis indisposé en ce moment et dans l’impossibilité d’écrire longuement. Veuillez dire à notre ami tous mes compliments affectueux et que je lui écrirai au premier jour; qu’il m’écrive lui-même quand il aura quelque bonne idée de le faire, il est sûr de me causer un plaisir de cœur.

N’y aurait-il moyen d’avoir là-bas, d’acheter du bouquiniste que j’ai visité dans mon séjour à Troyes, l’ Éloge de Pithou par Herluison et celui