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Page:Le Ménestrel - 1896 - n°39.pdf/8

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LE MÉNESTREL

— Les concours pour l’admission aux classes du Conservatoire sont fixés aux dates suivantes :

Déclamation dramatique (hommes), le 16 octobre ; (femmes), le 17 octobre ; admissibles, le 20.

Chant (hommes), les 26 et 27 octobre ; (femmes), les 28 et 29 octobre.

Harpe, piano (hommes), le 2 novembre.

Violon, les 4 et 5 novembre.

Alto, violoncelle, contrebasse, le 6 novembre.

Piano (femmes), les 9 et 10 novembre.

Flûte, hautbois, clarinette, basson, le 12 novembre.

Cor, cornet à pistons, trompette, trombone, le 13 novembre.

Les aspirants doivent, à partir du 1er octobre et dans les délais ci-après, se présenter au secrétariat et faire leur demande d’inscription sur une formule spéciale, en y joignant un extrait, sur papier timbré, de leur acte de naissance et un certificat de vaccination. La clôture des inscriptions aura lieu, savoir :

Déclamation (hommes), le 9 octobre, à quatre heures ; (femmes), le 10 octobre à quatre heures.

Chant, (hommes), le 19 octobre, à quatre heures ; (femmes), le 21 octobre, à quatre heures.

Harpe, piano (homme), le 26 octobre, à quatre heures.

Violon, le 28 octobre, à quatre heures.

Alto, contrebasse, violoncelle, le 30 octobre, à quatre heures.

Piano (femmes), le 2 novembre, à quatre heures.

Flûte, etc., etc., le 5 novembre.

Cor, etc., etc., le 6 novembre.

M. Camille Saint-Saëns fait en ce moment, et avec un grand succès, une tournée de concerts d’orgue et de chant, en Suisse, avec le concours de Mlle Baldo. Au programme, des œuvres du maître, une grande fantaisie pour orgue de Liszt, et des compositions religieuses de César Franck et de Gounod.

M. Ch.-M. Widor vient d’être engagé par la Société impériale de musique de Moscou, pour y aller diriger sa seconde symphonie au concert du 16 novembre. Il donnera ensuite un récital d’orgue à l’église de Saint-Pierre et Saint-Paul.

— Nous lisons dans un journal étranger : « Peu d’hommes furent au monde plus infatigables que M. Gladstone. Le grand homme d’État anglais, qui est âgé aujourd’hui de 87 ans et qui, du matin au soir, s’occupe de choses si graves et si diverses, trouve le moyen de s’intéresser aussi à la musique. Un concours musical avait lieu récemment à Hawarden, résidence du great old man, qui est le principal propriétaire du pays, et M. Gladstone distribua lui-même les prix et prononça à cette occasion un discours sur la musique écossaise, qui excita l’enthousiasme des auditeurs. Il appela la musique un « don de Dieu », affirmant qu’elle n’est pas seulement une des distractions de l’humanité, mais aussi une des conditions du bonheur. Il électrisa l’assistance par ses paroles. Les maîtres de prédilection de M. Gladstone sont Palestrina, Soriano, Vittoria, et en général il prise les antiphonaires de Venise et de Rome, étant un grand admirateur du simple chant grégorien. S’il n’aime pas Wagner, qu’il ne trouve pas assez simple, il est séduit par la musique de Gounod, et spécialement par son grand oratorio Mors et Vita. Naturellement, il doit goûter peu les musiciens anglais contemporains, auxquels il conseillerait peut-être d’étudier un peu plus les grands maîtres, qu’il idolâtre. »

— C’est aujourd’hui que doit avoir lieu à Alais l’inauguration de la statue de Florian. Cette inauguration formera la suite naturelle de celle qui vient d’avoir lieu dans les jardins du château de Voltaire à Ferney. Un monument destiné à rappeler le séjour fait à Ferney par Florian enfant et l’amitié que lui portait Voltaire, son parent, a été inauguré le 6 septembre. L’œuvre, due à M. Émile Lambert, auteur de la statue de Voltaire jeune placée dans la cour de la mairie du ixe arrondissement de Paris, représente l’enfance du poète « Florianet ». Après les discours prononcés par M. Goujon, sénateur du département de l’Ain, qui présidait la cérémonie, et par M. Louis Binoche, avocat, adjoint au maire du ixe arrondissement, un groupe de jeunes filles costumées en bergères a couronné le buste du poète, et la fanfare de Ferney a exécuté trois jolies compositions musicales dans le goût du temps, dues à M. Charles Neustedt.

Great attraction pour l’Opéra de Nice. Mme Adelina Patti y créera un nouvel opéra en deux actes, Dolorès, dont M. Georges Boyer a écrit le poème et M. Gaston Pollonais la musique.

— Répertoire de Mlle Calvé pour la prochaine saison d’Amérique : Hamlet, la Navarraise, Hérodiade, Carmen, Faust, l’Africaine et les Noces de Figaro.

— Les admirateurs de Frédérick Lemaître ouvrent une souscription pour élever un buste à sa mémoire, oubliée depuis vingt et un ans.

— On annonce, pour la saison prochaine, de nouvelles auditions de Moussorgski, le Russe original à qui M. Pierre d’Alheim vient de consacrer une nouvelle plaquette, résumé des opinions de la presse et d’une élite sur les concerts-conférences de l’hiver dernier, qui ont mis en valeur, avc l’enthousiasme érudit du conférencier, le jeu vibrant du pianiste Foerster et la diction si pénétrante de Mlle Olénine.

R. B.

Mlle Julie Bressolles, qui vient de charmer les châtelains de Valmondois en chantant, dans plusieurs salons, des fragments du Tasse de B. Godard, les Chansons grises et des mélodies de M. Hahn, des mélodies de Mme Ugalde, vient de rentrer à Paris. La charmante cantatrice se propose de donner, pendant l’hiver, des matinées par invitation, au cours desquelles elle fera entendre des œuvres artistiques et intéressantes. La première matinée sera consacrée à Godard, la seconde à M. E. Moret, puis viendront successivement MM. G. Charpentier, X. Leroux, etc., et enfin, à titre d’enseignement, des auditions du recueil de M. Gevaert : Les Gloires de l’Italie.

— L’École classique de la rue de Berlin, dirigée par M. Ed. Chavagnat, rouvrira ses cours le jeudi 1er octobre prochain. Les inscriptions sont reçues dès à présent au siège de l’école, 20, rue de Berlin, tous les jours de 9 heures à midi et de 2 heures à 7 heures, fêtes et dimanches exceptés.

Mme Ed. Colonne reprendra, chez elle, 43, rue de Berlin, ses cours et leçons de chant.

Mme Rosine Laborde reprendra ses leçons et cours de chant, chez elle, 66, rue de Ponthieu, à partir du 5 octobre.

— Au dernier concert de la garde républicaine, direction Parès, le programme comportait pour la première fois une suite sur la Navarraise qui a été fort goûtée : rien de plus poétique que ces accents de langueur et de passion, que ce vaporeux nocturne aux timbres argentins, encadrés par d’énergiques clameurs, d’allure fatale…

R. B.

— On écrit de Rouen : « L’éminent professeur du Conservatoire, Marsick, vient de remporter ici, au dernier concert festival, un immense succès. Le célèbre violoniste a exécuté avec autant de pureté que d’éclat diverses œuvres de Lalo, de Dubois, de Sarasate, qui lui ont valu d’unanimes applaudissements. Le public a eu ensuit le plaisir d’associer dans le même succès le compositeur et l’exécutant, notamment dans un nocturne d’une inspiration originale et profonde. »

— Au Palais des beaux-arts de l’exposition de Rouen, jeudi dernier, très beau récital d’orgue donné par M. L. Vierne. Au programme, quinze numéros, dont la Symphonie gothique de C.-M. Widor, le prélude et la fugue en si de Saint-Saëns, plusieurs pièces de Bach, etc., jouées avec un art consommé et une virtuosité rare.

NÉCROLOGIE

L’état du compositeur Carlos Gomes, que les nouvelles récentes avaient annoncé comme s’améliorant, a empiré tout à coup, et l’excellent artiste est mort ces jours derniers. Gomes était né à Campinos (Brésil) le 11 juillet 1839, et avait commencé dans son pays une éducation musicale qu’il vint, avec l’aide de l’empereur, terminer en Italie, à Milan, sous la conduite de Lauro Rossi, alors directeur du Conservatoire de cette ville. C’est là qu’il fit ses débuts de compositeur dramatique en écrivant, pour le petit théâtre Fossati, la musique d’une revue de fin d’année intitulée en dialecte : Se sa minga (On ne sait pas !), qui fut bien accueillie et dont une certaine chanson, dite du fusil à aiguille (c’était après Sadowa), obtint un succès fou. Du coup, Gomes était populaire. Un plus grand succès encore l’attendait à l’apparition à la Scala, en 1870, de son premier opéra, Guarany, ouvrage dans lequel les belles choses et les platitudes, une originalité réelle et l’imitation servile du style de Verdi se croisent et s’entremêlent de la façon la plus singulière. Les deux rôles principaux de cet ouvrage étaient tenus par Mme Marie Sasse et M. Maurel. Jamais depuis lors Gomes ne retrouva, de la part du public, un accueil aussi sympathique et une bienveillance aussi complète, quoique son Salvator Rosa ait été fort bien reçu en 1874. Mais Fosca, Maria Tudor et lo Schiavo n’ont point laissé de traces. En réalité, Gomes était un artiste instruit, non dépourvu d’inspiration, mais inégal et manquant d’originalité.

A. P.

— À Hambourg, est morte, à l’âge de 40 ans environ, Mme Catherine Klafsky, la falcon de l’Opéra de cette ville, des suites d’un abcès au cerveau qui avait nécessité l’opération dangereuse du trépan. Mme Klafsky était fort connue en Allemagne comme chanteuse dramatique, et cultivait spécialement le répertoire de Richard Wagner ; elle avait aussi souvent chanté au théâtre de Bayreuth. Dans les derniers temps, elle était engagée à l’Opéra de Hambourg.

— À Schaerbeek est mort, ces jours derniers, un artiste de talent, Jean-Gaspard-Isidore De Swert, violoncelliste distingué, qui avait été professeur au Conservatoire de Bruxelles et à l’Académie de musique de Louvain, et qui fut pendant de longues années violoncelle-solo au théâtre de la Monnaie. Il était né à Louvain le 6 janvier 1830.


Henri Heugel, directeur-général.


AVIS AUX PROFESSEURS. — Belle salle pour auditions, cours et leçons, matinées et soirées. Location au mois et à la séance. — S’adresser maison Musicale, 39, rue des Petits-Champs. Paris.

imprimerie centrale des chemins de fer. — imprimerie chaix, rue bergère, 20, paris. (Encre Lorilleux)