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Page:Le Mierre-Oeuvres-1810.djvu/220

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Eh bien ! Qu'avez-vous su ? Cette veuve fidèle

Aux mânes d'un époux se sacrifiera-t-elle ? [170]

A-t-elle enfin promis ?

Le Bramine

Même dès aujourd'hui

Elle va s'immoler et se rejoindre à lui.

Ses parents l'entouraient et ne l'ont point quittée ;

Mais leur voix ne l'a pas longtemps sollicitée :

De l'hymen qui l'engage elle sent le pouvoir ; [175]

En apprenant sa perte, elle a vu son devoir.

La femme à nos bûchers, fière ou pusillanime,

Ou s'avance en triomphe, ou se traîne en victime ;

Celle-ci, sans mêler par un bizarre accord

Les marques de la joie aux apprêts de sa mort, [180]

Mais aussi sans gémir et sans être abattue,

Paraît à son trépas seulement résolue :

Quoique si jeune encor, d'un coeur ferme, dit-on,

Elle fait de sa vie un sublime abandon.

Le Grand Bramine

Je n'espérais pas moins ; et je vois sans surprise, [185]

Surtout dans ces moments, sa conduite soumise.

Le siége avance, amis ; l'européen jaloux,

Au métier des combats plus exercé que nous,