Page:Le Mierre-Oeuvres-1810.djvu/249

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

L'encensoir est ici dans la main des bourreaux.

Ainsi donc, d'un oeil sec tu verras une femme

S'élancer à ta voix dans des gouffres de flamme !

Ton oreille entendra les cris de sa douleur !

Je ne la connais point, je connais son malheur, [770]

Je connais la pitié ; mon coeur est né sensible

Autant qu'on voit le tien se montrer inflexible ;

Dans l'excès des tourments elle est prête à périr,

Contre vos moeurs et toi je viens la secourir,

Déchirer le bandeau de cette erreur stupide, [775]

Qui force en ces climats la femme au suicide,

Et faire dire un jour à la postérité :

Montalban, sur ces bords, fonda l'humanité.

Le Grand Bramine

Quelle est donc ton audace ?

Le Général

Apprends à nous connaître.

Le Grand Bramine

Es-tu vainqueur ici pour nous parler en maître ? [780]

Le Général

Je parle en homme.

Le Grand Bramine

Et moi comme organe des cieux,

Comme un prêtre, un mortel inspiré par ses dieux.

Le Général

Tes dieux t'exciteraient à tant de barbarie !

Le Grand Bramine