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Page:Le Mierre-Oeuvres-1810.djvu/271

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Scène IX

Le grand bramine, le général français.
Le Général

Vas-tu donc la chercher ?

Vas-tu dans ta fureur la traîner au bûcher ?

Le Grand Bramine

Profane, crois-tu donc que sa vertu constante... [1215]

Le Général

Je n'aurai point en vain retardé ton attente.

Le Grand Bramine

Quand tu vois que son sort et même ses souhaits...

Le Général

Son sort d'elle et de toi dépend moins que jamais.

Le dessein que j'ai pris n'est que trop légitime ;

Tu ne connaissais pas le prix de la victime, [1220]

Cruel ! Tu l'apprendras. Engagé par ma foi,

De la trêve en ces lieux je respecte la loi ;

Mais si dans ma fureur je cherche à me contraindre,

Épargne la victime, ou je vais tout enfreindre.

Aux transports violents où tu me vois livré, [1225]

Crois que tout est possible et que rien n'est sacré.

J'aurai les yeux partout ; avant que tu l'immoles,

Toi, cruel ! Tous les tiens, tes autels, tes idoles,

Je n'épargnerai rien ; mon bras pour elle armé,

Sauvera tout son sexe avec elle opprimé. [1230]