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Page:Le Mierre-Oeuvres-1810.djvu/270

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Ah ! Seigneur, commandez encore à vos esprits. [1190]

Redoutez aujourd'hui ce zèle fanatique,

D'où sortirait bientôt la révolte publique ;

Avec nous, dans ce temple, on sait votre entretien ;

Les esprits soulevés n'écouteraient plus rien.

Pour sauver Lanassa, quelque soin que je prisse, [1195]

Vous-même vous feriez presser le sacrifice.

Regagnez votre camp, pour Lanassa, pour vous ;

Dérobez-vous surtout à de perfides coups.

Le Général

Eh bien ! Je veux t'en croire et suis sans défiance :

Mais de ton zèle ici pour première assurance, [1200]

Viens donc chez le grand-prêtre abjurer devant moi

Le ministère affreux qu'il n'a commis qu'à toi.

Le Jeune Bramine

Que dites-vous ? Non, non ; il me faut, au contraire,

Feindre encor de garder ce fatal ministère :

Il serait aussitôt remis en d'autres mains ; [1205]

Le délai nous sert mieux contres des inhumains.

Le Général

Je cède à tes raisons ; ton zèle me rassure.

Je servirai l'amour ; cours servir la nature.

Le Jeune Bramine

Ma soeur me résistait ; mais je vais l'informer

Quel bras en sa faveur aujourd'hui va s'armer. [1210]

Le grand-prêtre s'avance ; adieu, seigneur ; je tremble

Que le barbare ici ne nous surprenne ensemble ;

Adieu, comptez sur moi.