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Page:Le Mierre-Oeuvres-1810.djvu/275

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Scène II

Le Jeune Bramine

Dans un si beau dessein cet étranger succombe ;

Ma déplorable soeur dans l'abîme retombe.

J'espérais que son coeur, qui me brave aujourd'hui,

Balancerait au moins entre la mort et lui.

Cruelle ! Avec transport je courais pour t'apprendre [1275]

Que le bras d'un amant s'armait pour te défendre !

Heureuse maintenant d'ignorer quelle main

Te prêtait un secours que le ciel rend si vain !


Scène III

Le grand et le jeune bramines, Peuples indiens.
Le Grand Bramine

Peuples, soyez en paix ; c'est moi qui vous délivre

De ces européens ardents à vous poursuivre ; [1280]

Une fois dans la ville entrés victorieux,

Ils y changeaient nos moeurs, ils en chassaient nos dieux.

Pour mieux exécuter le dessein que j'achève,

J'ai devancé l'instant qui terminait la trêve ;

Mais si j'étais réduit à cette extrémité, [1285]

J'accordais la justice et la nécessité.

Voyez nos citoyens immolés sur ces rives ;