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186 LE NIVERNOIS.

et dont ils portent la population à quinze mille habitants. Quant à nous, nous croyons que ces thermes ne sont autre chose que l'Âquoe Nisinoei, de la carte de Peutinger, que tous les historiens jusqu'ici ont vu dans Bourbon- ! Lancy. Quoi qu'il en soit, CI ces bains, dit le docteur Pillien, qui les analysa Il en 1815 ", devinrent alors un rendez-vous que fréquentaient, chaque année, j des malades des deux sexes, des citoyens de toutes les classes. On y venait 1. de très-Ioin chercher un remède aux maux contre lesquels avaient échoué 1 les moyens ordinaires, et rarement on était trompé dans son espérance. JI Si l'on en croit Aymoin, les vétérans des légions que César laissa dans la Nivernie, sous le commandement d'Antistius Reginus, furent guéris d'une lèpre hideuse par le secours de ces eaux. Nos thermes furent visités également par Probus et Constantin. Cette splendeur se conserva long-temps encore après l'invasion des Barbares; mais vinrent les Sarrasins, qui, après avoir brûlé Autun, détruisirent de fond en combles et les bains et la ville. Cependant la réputation de la source ne fut point ensevelie sous les débris des thermes, lew' efficacité attira toujours grand nombre de malades ; et, sur les ruines de la ville célèbre, s'éleva un misérable village qui se plaça sous lé patronage de saint Honoré, pieux et savant théologal de l'église d'Autun, vivant au XIIe siècle. Tel fut pendant long-temps l'état des bains de Saint-Honoré. Mais il ya quelques années, une pensée généreuse fit entreprendre des fouilles qui eurent les plus heureux résultats. La première couche de terre enlevée, chaque coup de pioche amenait à la surface du sol des statuettes, des médailles en or et en argent, depuis César jusqu'à Constantin, des fragments de marbre, des débris de tuiles romaines, de briques à rebords et de vases sur lesquels on lisait le nom de l'ouvrier" Bi/urix f. On poursuivit avec activité : le succès alla toujours croissant. Sous une masse de terre d'environ neuf mètres, on trou va des sources beaucoup plus chaudes que J Ces eaux avaient déjà été analysées en 1786, par le docteur Regnault, de Lormes, qui prescrivit quelques règles pour s'en servir. En 1804, M. Pillien fit faire des fouilles, dans J'intention de découvrir quelques portions des établissements romains, et d'augmenter le volume d'eau. En 1813, le docteur Bacon exécuta une partie du projet de 1\1. Pillien, fit une construction importante, et rassembla dans un bassin les eaux éparses, qu'il soumit à l'appréciation du célèbre Vauquelin. Depuis, aucune amélioration ne s'opéra dans l'établissement de ces bains, jusqu'en 1836, époque où le