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Saint-André ; un autre, un écusson. Quoi qu’il en soit, ces tombeaux, rangés symétriquement sur la place du bourg, au nombre de deux cent soixante-six, ont de tout temps attiré l’attention des savants les plus distingués, et forment un monument des plus curieux.

Le xiie siècle, si fécond en monuments religieux, est aussi celui où on éleva le plus grand nombre de constructions seigneuriales[1]. Ne voulant point charger notre récit d’arides détails sur les castels qui hérissent le Morvand, nous nous contenterons de signaler les trois principaux par les souvenirs qui s’y rattachent : Chastellux, Laroche-Milay et Ternant.

Bâti sur les ruines d’une construction romaine, ainsi que semble l’indiquer son étymologie (castrum luci), le château de Chastellux s’élève sur un rocher qui domine la Cure. En 1116, il s’y tint une assemblée de barons de Bourgogne, d’évêques et d’abbés : de ce manoir, il ne reste plus que la tour de Saint-Jean ; le reste, comme l’indique l’inscription 1240, placée dans le mur de la salle des gardes, porte l’empreinte du xiiie siècle. Flanqué de tours irrégulières crénelées, jointes ensemble par des corps de bâtiments plus uniformes, ce château frappe l’imagination ; il rappelle à l’esprit les nobles et puissants seigneurs qui l’ont habité pendant six siècles,

  1. Montreuillon, châtellenie dont dépendaient les fiefs de Argouilloué, Montbaron, Blisme, Palmarou, Busssy, Chassy, Vauclaix ; Certaines, avec haute, moyenne et basse justice ; Saint-André-en-Morvand, possédé par les Chastellux ; Ouroux , fief ; Saint-Léger-du-Fougeret, fief. C’est là que naquit, en 1633, Sébastien Leprestre de Vauban, mort maréchal de France et membre de l’académie des sciences ; il était seigneur des fiefs de Buban, Bazoche et Vauban. Il fit restaurer le château, qui a des tours du xve siècle. Il a fait fortifier trois cents places, en a bâti trente-trois, a conduit cinquante-trois siéges et assisté à cent quarante actions. « Il a laissé, dit Voltaire, douze volumes pleins de projets pour le bien de l’État, dont aucun n’a été exécuté. » Ses deux filles ont épousé, l’une Jacques de Mesgrigny, comte de Villebertin ; l’autre Louis Bernin de Valentine, marquis d’Ussé. Montigny-en-Morvand, appartenant à la famille de Choiseuil, au xviie siècle ; Raffigny, habitation de M. Dupin aîné ; Liernais, châtellenie dont dépendaient les fiefs de Gouloux, Alligny ; Chalaux, fief possédé, en 1300, par Guillaume de Saint-Aubain ; Monsauche. au xviiie siècle, appartint au sieur Boutret, procureur du roi au siége présidial de Bourges ; Savigny-Poil-Fol, châtellenie ; Visigneux, château du xve au xvie siècle, appartenant au comte de Bourbon-Busset ; Saint-Martin-du-Puy, ancienne baronie exempte de la forclusion ; Saint-Brisson, châtellenie possédée en 1686, par messire Charles, haut et puissant seigneur de Mansonin et D’Hun-les-Places, lieutenant-général des armées du Roi ; La Montagne, fief-lige du Nivernois ; en 1251, Hugues de Châtillon, sire de Jalligny et son fils Hugues, reconnaissent, devant l’évêque de Nevers, Robert Cornu, qu’ils avaient pris en fief-lige, de la comtesse Mahaut, le château de La Montagne avec toutes ses dépendances, et qu’il était jurable et rendable à grande et petite force ; en 1560, Charles de Grantier, seigneur de La Montagne,