Page:Le Nivernois - Album, 1840, T1.djvu/757

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ENTRE LOIRE ET ALLIER. 253 droit de rachat du comté de Nevers'. Aucun autre seigneur, soit hitque, soit ecclésiastique, ne jouissait de ce privilége dans le NlvernoL'I ; car il ne faut pas considérer comme de véritables pièces de monnaie ces merreaulx de cuivre avec lesqueIs, durant le l\ioyen-Age, on payait provisoirement les journées aux ouvriers employés à construire ou à réparer les édifices sacrés : ces merreaulx étalent, après le travail, échangés contre la monnaie courante (voyez pl. 119, n° 20). L'argent étant le moyen le plus commode d'échange, il suit naturellement que le droit de battre monnaie Intéresse toutes les cIàsses de la société. Aussi ne faut-il pas s'étonner si, dans les temps féodaux, évêques, abbés, barons se réunissent souvent pour réclamer, contre l'arbitraire, des règles fixes et invariables; la bourgeoisie reste en dehors. Nous avons à signaler trois assemblées tenues à ce sujet dans le Nivernols. La première à laquelle prirent part les barons, les abbés et les évêques dont les diocèses en tout ou en partie étalent enclavés dans le Nivernols, arrêta, vers t 188, que la monnaie serait de quatre deniers de fin argent, aurait seize sous et huit deuiers de poids au marc de Troyes, et qu'elle serait éprouvée par les changeurs camhitoru et les prud'hommes. Pour indemniser le Comte de ce qu'il perdait à cet accord, on lui permit de lever deux deniers par maison, douze par chaque cité, chateau et bourg où sa monnaie avait cours; mais on stipula qu'elle serait refusée, s'il ne la maintenait pas au poids légal. En 1262, sur les doléances de l'évêque et des chanoines de Saint-Cy r, Eude de Bourgogne régla sa monnaie à trois deniers d'aloi et à vingt sous et un denier le marc de Troyes; enfin quatorze ans après, cédant aux représentations des niêmes personnes, Robert de Flandre délivra la bolle de sa monnaie qu'il porta à quatre deniers pugeMse moins et à dix-huit sous huit deniers le marc-le-roI. Ainsi, déjà le nom et J'autorité des suzerains que Pierre de Courtenay a donnés au Nlvernols, commencent à prévaloir. Le roi Louis IX avait ordonné que hl monnaie royale aurait cours sur les terres des seigneurs, concurremment avec la leur; ses successeurs vont plus loin, et les voilà qui règlent d'office le cours • et la matière: nos Comtes ne peuvent frapper que du cuivre et de l'argent, et leur monnaie d'argent doit être à trois deniers seize grains d'aloI et d'un vingt-sixième inférieure à cene du Roi. Les pièces d'or de louis tle Mâle, dont nous donnons le dessin, sortent des ateliers monétaires de la Flandre (pl. H9, n029). Nous touchons au moment où la royauté tend à concentrer tous les pouvoirs dans sa main. En 1355, le roi Jean achète treize celÎts écus d'or la monnaie de nos Comtes, la réunit à sa couronne, et ferme ainsi les ateliers monétaires du NivernoIs. Les désastres qui survinrent, l'empêchèrent de payer le prix convenu. Son successeur Charles V s'en occupa en 1369, et, réunissant cette dette à d'autres non moins Importantes, il en régla l'acquittement par un arrangement fait Il l'amiable, lors du mariage de Phlllppe-ie-Hardl, duc de Bourgogne, avec Marguerite, filie du comte de Flandre et de Nevers. Remarquons toutefois qu'antérieurement à cette époque, des monnaies royales étalent sorties des ateliers nivernais; mals la chose n' eut lieu qu'une fols, et nous conjectUrons que ce fut lorsque Louis vIl vint à Nevers régler la tutelle des enfants du comte Guy, et qu'il leur fit prêter serment de fidélité par les bourgeois de la ville, les barons du comté et le clergé du diocèse,1170. Après le roi Jean, nous ne rencontrons plus de monnaie seigneuriale. Les pièces de deux liards et le denier tournois dont nous donnon.'l l'empreinte (pl. H9, n·· 34 et 36), ne proviennent pas du Nlvernois, mals de la principauté d'Arches 3, qui appartenait alors Il nos seigneurs, diles de 1 Tobieeea Duby, dau 100 Traité M' JlOllllaiU du BarofU, t. u, p. 24, dooue lei pièces coonuee des barous de DoDly. • Louis X, par ooe ordouDaDce de IM5, ordoDna que la mODuie du Comte eerail de lroia deoiers aeize grains d'aloi d'argent. à la laiUe de deux cent lIeDte-qualre au marc; lrelxe piècetl du Comte eD l'lIaient dO\lle du Roi. 3 Arcbee, Ârcfll Rh.mar"m. élaillechel-lleu tl'uDe principauté lOuveraioe. NOD loio de là, Charles de Goolague balil, en 1609, uoe TiUe qo'il .ppela de 100 oom Charle,iIle. Le moul Olympe qoi surmoule l'écwIOo dea ClèYeS, nI une place rorle volsloe. 00 eo rua les rorlificallou eu 1686. Arches D'esl plus qu'uo pauvre ,iIIage, où rieo De r.ppelle l'aocieooe graodeur deaellou'eraiu. ( Duby, Mo.Mio IÛI Baroll', l. D, p. 77 el sul,. ) 1 1