Page:Le Roman de Tristan et Iseut, renouvelé par J. Bédier.djvu/139

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Mais le roi prit Dinas par la main et jura par le nom des saints qu’il ferait immédiate justice.

Alors Dinas se releva :

« Roi, je m’en retourne à Lidan et je renonce à votre service. »

Iseut lui sourit tristement. Il monte sur son destrier et s’éloigne, marri et morne, le front baissé.

Iseut se tient debout devant la flamme. La foule, à l’entour, crie, maudit le roi, maudit les traîtres. Les larmes coulent le long de sa face. Elle est vêtue d’un étroit bliaut gris, où court un filet d’or menu ; un fil d’or est tressé dans ses cheveux, qui tombent jusqu’à ses pieds. Qui pourrait la voir si belle sans la prendre en pitié aurait un cœur de félon. Dieu ! comme ses bras sont étroitement liés !


Or, cent lépreux, déformés, la chair rongée et toute blanchâtre, accourus sur leurs béquilles au claquement des crécelles, se pressaient devant le bûcher, et, sous leurs