Page:Le Roman de Tristan et Iseut, renouvelé par J. Bédier.djvu/143

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comme derrière la muraille d’un fort château.

Quand le soleil pencha, ils s’arrêtèrent tous trois au pied d’un mont ; la peur avait lassé la reine ; elle reposa sa tête sur le corps de Tristan et s’endormit.

Au matin, Gorvenal déroba à un forestier son arc et deux flèches bien empennées et barbelées et les donna à Tristan, le bon archer, qui surprit un chevreuil et le tua. Gorvenal fit un amas de branches sèches, battit le fusil, fit jaillir l’étincelle et alluma un grand feu pour cuire la venaison ; Tristan coupa des branchages, construisit une hutte et la recouvrit de feuillée ; Iseut la joncha d’herbes épaisses.

Alors, au fond de la forêt sauvage, commença pour les fugitifs l’âpre vie, aimée pourtant.