Page:Le Roman de Tristan et Iseut, renouvelé par J. Bédier.djvu/182

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Roi, je te rends Iseut la Blonde. Devant les hommes de ta terre, je te requiers de m’admettre à me défendre en ta cour. Jamais je n’ai été jugé. Fais que je me justifie par bataille : vaincu, brûle-moi dans le soufre ; vainqueur, retiens-moi près de toi ; ou, si tu ne veux pas me retenir, je m’en irai vers un pays lointain. »

Nul n’accepta le défi de Tristan. Alors, Marc prit, à son tour, le palefroi d’Iseut par les rênes, et, la confiant à Dinas, se mit à l’écart pour prendre conseil.

Joyeux, Dinas fit à la reine maint honneur et mainte courtoisie. Il lui ôta sa chape d’écarlate somptueuse, et son corps apparut gracieux sous la tunique fine et le grand bliaut de soie. Et la reine sourit au souvenir du vieil ermite, qui n’avait pas épargné ses deniers. Sa robe est riche, ses membres délicats, ses yeux vairs, ses cheveux clairs comme des rayons de soleil.

Quand les félons la virent belle et honorée comme jadis, irrités, ils chevauchèrent vers le roi. À ce moment, un ba-