Page:Le Roman de Tristan et Iseut, renouvelé par J. Bédier.djvu/187

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XII

LE JUGEMENT PAR LE FER ROUGE


Dieus i a fait vertuz.

(Béroul.)


Bientôt, Denoalen, Andret et Gondoïne se crurent en sûreté : sans doute, Tristan traînait sa vie outre la mer, en pays trop lointain pour les atteindre. Donc, un jour de chasse, comme le roi, écoutant les abois de sa meute, retenait son cheval au milieu d’un essart, tous trois chevauchèrent vers lui :

« Roi, entends notre parole. Tu avais condamné la reine sans jugement, et c’était forfaire ; aujourd’hui tu l’absous sans jugement : n’est-ce pas forfaire encore ? Jamais elle ne s’est justifiée, et les barons de ton pays vous en blâment tous deux. Conseille-lui plutôt de réclamer elle-même le juge-