le blâme jeté sur moi. Et de qui l’apprendrais-je, sinon de vous ? Seule en ce pays étranger, je n’ai personne, hormis vous, sire, pour me défendre.
— Soit. Ils prétendaient donc qu’il te convient de te justifier par le serment et par l’épreuve du fer rouge. « La reine, disaient-ils, ne devrait-elle pas requérir elle-même ce jugement ? Ces épreuves sont légères à qui se sait innocent. Que lui en coûterait-il ?… Dieu est vrai juge ; il dissiperait à jamais les griefs anciens… » Voilà ce qu’ils prétendaient. Mais laissons ces choses. Je les ai chassés, te dis-je. »
Iseut frémit ; elle regarda le roi :
« Sire, mandez-leur de revenir à votre cour. Je me justifierai par serment.
— Quand ?
— Au dixième jour.
— Ce terme est bien proche, amie.
— Il n’est que trop lointain. Mais je requiers que d’ici là vous mandiez au roi Artur de chevaucher avec Monseigneur Gauvain, avec Girflet, Ké le sénéchal et