Page:Le Roman de Tristan et Iseut, renouvelé par J. Bédier.djvu/220

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feu, Tristan demanda quelle était cette terre ruinée :

« Beau seigneur, dit l’ermite, c’est la terre de Bretagne, que tient le duc Hoël. C’était naguère un beau pays, riche en prairies et en terres de labour : ici des moulins, là des pommiers, là des métairies. Mais le comte Riol de Nantes y a fait le dégât ; ses fourrageurs ont partout bouté le feu, et de partout enlevé les proies. Ses hommes en sont riches pour longtemps : ainsi va la guerre.

— Frère, dit Tristan, pourquoi le comte Riol a-t-il ainsi honni votre seigneur Hoël ?

— Je vous dirai donc, seigneur, l’occasion de la guerre. Sachez que Riol était le vassal du duc Hoël. Or, le duc a une fille, belle entre toutes les filles de rois, et le comte Riol voulait la prendre à femme. Mais son père refusa de la donner à un vassal, et le comte Riol a tenté de l’enlever par la force. Bien des hommes sont morts pour cette querelle. »

Tristan demanda :