Page:Le Roman de Tristan et Iseut, renouvelé par J. Bédier.djvu/222

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Marc, le roi de Cornouailles, est mon oncle. J’ai su, seigneur, que vos vassaux vous faisaient tort et je suis venu pour vous offrir mon service.

— Hélas ! sire Tristan, passez votre voie et que Dieu vous récompense ! Comment vous accueillir céans ? Nous n’avons plus de vivres ; point de blé, rien que des fèves et de l’orge pour subsister.

— Qu’importe ? dit Tristan. J’ai vécu dans une forêt, pendant deux ans, d’herbes, de racines et de venaison, et sachez que je trouvais bonne cette vie. Commandez qu’on m’ouvre cette porte. »

Kaherdin dit alors :

« Recevez-le, mon père, puisqu’il est de tel courage, afin qu’il prenne sa part de nos biens et de nos maux. »


Ils l’accueillirent avec honneur. Kaherdin fit visiter à son hôte les fortes murailles et la tour maîtresse, bien flanquée de bretèches palissadées où s’embusquaient les arbalétriers. Des créneaux, il lui fit voir