Page:Le Roman de Tristan et Iseut, renouvelé par J. Bédier.djvu/245

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cheront de faire la volonté de mon ami, que ce soit sagesse ou folie… »

— Reine, à deux jours d’ici la cour doit quitter Tintagel pour gagner la Blanche-Lande. Tristan vous mande qu’il sera caché sur la route, dans un fourré d’épines. Il vous mande que vous le preniez en pitié.

— Je l’ai dit : ni tour, ni fort château, ni défense royale ne m’empêcheront de faire la volonté de mon ami. »

Le surlendemain, tandis que toute la cour de Marc s’apprêtait au départ de Tintagel, Tristan et Gorvenal, Kaherdin et son écuyer revêtirent le haubert, prirent leurs épées et leurs écus, et par des chemins secrets se mirent à la voie vers le lieu désigné. À travers la forêt, deux routes conduisaient vers la Blanche-Lande : l’une belle et bien ferrée, par où devait passer le cortège, l’autre pierreuse et abandonnée. Tristan et Kaherdin apostèrent sur celle-ci leurs deux écuyers : ils les attendraient en ce lieu, gardant leurs chevaux et leurs écus. Eux-mêmes se glissèrent sous bois et se