Page:Le Salmigondis tome 1 1835.djvu/416

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angélique ne m’empêchent point de te haïr. Oui, je te hais, je te haïrai toujours. Tes charmes sont plus repoussans à mes yeux que la plus hideuse difformité, puisqu’ils ont causé la perte de mon frère ; il sera vengé ! »

— « Que toute l’amertune de ta haine tombe sur moi, « dit Aimée avec douceur. « Mais épargne cet objet infortuné de ta colère ; ne m’empêche point de le transporter en un lieu où il pourra du moins mourir en paix. »

— « Allez où il vous plaira, vous, Aimée, peu m’importe, » reprit du Plessis. « J’ai déjoué vos projets, je suis assez vengé ; et tout ce que je désire maintenant, c’est de cesser de vous voir. Quant à lui, il mourra dans ces murs où il est consigné, ou bien il vivra pour subir le châtiment dû à ses crimes. »

— « Barbare ! « cria Aimée, et l’indignation triomphant de sa timidité, elle dit à Gaston et à l’Indien qui restaient immobiles, comme paralysés par cette attaque imprévue : « Avancez, nous serons bientôt hors des atteintes de sa méchanceté. Gaston, si vous aimez votre maître, marchez, n’hésitez pas plus long-temps. »

— « S’il fait un seul pas, il est mort, » dit du