Page:Le Salmigondis tome 1 1835.djvu/424

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

servaient de piliers principaux, et formaient un carré de trente pieds, fermé de tous côtés et couvert de longues lanières d’écorces de hêtre placées l’une sur l’autre comme des tuiles, afin de garantir l’intérieur de la pluie. Le toit était recouvert de mousse et les parois d’aubépine et d’autres buissons odorans dont les branches entrelacées entouraient la cabane d’une muraille de verdure. En dedans elle était divisée en deux chambres, l’une desquelles appartenait exclusivement à Aimée. Un tapis de mousse en couvrait le sol ; le lit, les sièges, les tables, tout était rustique, et par les formes, et par les matériaux tirés de la forêt ; mais tout présentait je ne sais quel aspect de sûreté, de soin pour le bien-être qu’on ne devait pas attendre dans un lieu semblable. Cependant Maraka ne s’arrêta point à l’habitation ; elle porta la jeune fille, toujours évanouie, près de la fontaine, jeta sur son visage des gouttes d’eau fraîche et pure de cette source, et l’éventa avec de grandes feuilles du sycomore qui ombrageait leurs têtes. Ses efforts ne furent pas inutiles ; Aimée ouvrit les yeux, soupira profondément, se releva, et, s’appuyant sur son coude, murmura une courte prière, puis re-