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Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/101

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POÉSIES DES POÈTES DU DAUPHINÉ GALÉSINDE AU COUVENT LÉGENDE L'empereur des Francs, le roi Charlemagne A mandé vers lui ses nobles barons : Il va convertir les Maures d'Espagne Qui sont mécréants, païens et larrons. Le comte Roland prend sa cotte d'armes Et sa Durandal et son olifant; Près du paladin Galésinde en larmes Retient les sanglots qui vont l'étouffant. « Adieu ! je m'en vais combattre en Espagne : L'empereur vers lui mande ses barons. Garde-moi ta foi pendant la campagne ; Quand je reviendrai, nous nous marîrons. » Sur la haute tour, Galésinde monte; Mais son fiancé ne vient pas encor; Elle voit de loin un page du comte : « Madame, dit-il, votre sire est mort; « Est mort combattant les Maures d'Espagne Qui sont mécréants, païens et larrons. L'empereur des Francs, le roi Charlemagne A perdu là-bas ses meilleurs barons. » Galésinde, pâle autant qu'une morte, Sans répondre un mot, resta sur le seuil;