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Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/141

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POÉSIES DES POÈTES DU DAUPIIINÉ 135 Ma naïve prière est rarement comprise, Mais parfois je rencontre un cœur sensible et bon ; Alors on me regarde avec quelque surprise, Et puis, d'un froid baiser, l'on effleure mon front. Ces jours-là sont pour moi des jours pleins d'allégresse ; Je m'endors en rêvant de ma mère et des cieux. Tout me paraît plus beau : les champs sont en liesse, La nature est en fête et se pare à mes yeux ! Hélas! le lendemain, le voile noir retombe Et mon isolement me paraît plus profond. Je demande à grands cris que l'on creuse ma tombe. Ma vie est désormais comme un gouffre sans fond... Mais qu'entends-je? — Une voix s'élève qui me crie : Reprends courage, enfant; pourquoi désespérer? A toi s'offre une Mère, elle a nom : la Patrie! Et ton Père c'est Dieu, que tu dois adorer!... Je veux être soldat, ma France bien-aimée! A toi, Mère-Patrie, à toi mon avenir!... Père des Orphelins, protecteur de l'armée, Etendez, ô mon Dieu, la main pour me bénir!... Lyon, 28 avril 1884. Félicie DUHEM,