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Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/140

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LE SYLPHE L'ENFANT TROUVE Je n'ai jamais reçu les caresses d'un père : Du baiser maternel j'ignore la douceur, Jamais aucun enfant ne m'a nommé : Mon frère ! Sans parents, sans foyer, où trouver le bonheur?... Je découvre en passant le nid d'une fauvette Caché dans le buisson, sous l'aubépine en fieur. Heureux oiseaux ! ils ont tout ce que je regrette, Et cette vue, hélas ! augmente mon malheur. Pour nourrir ses petits le père va poursuivre L'insecte aux ailes d'or, le petit vermisseau. Sous l'aile d'une mère, il leur est doux de vivre... Au lieu d'être un enfant, que ne suis-je un oiseau!... Moins heureux que l'agneau, broutant près de sa mère, Enfant abandonné, je suis seul, seul toujours... Seul, que ce mot est dur! que ma vie est amère ! Et sur mon triste sort, je pleure tous les jours. Je vois d'heureux enfants au sein de leur famille : Ils ont de beaux habits, des bonbons, des joujoux; Quand, les suivant des yeux, parfois mon regard brille, Ce n'est pas que mon cœur de leur sort soit jaloux ; Ce que j'envie, ah! c'est les baisers, la tendresse Des parents bien-aimés de ces enfants joyeux. Oh! mères, par pitié, donnez une caresse Au pauvre enfant trouvé, qui sait aimer comme eux.