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Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/153

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POÉSIES DES POÈTES DU DAUPHINÉ De ma flamme vivante pure et Au lieu d'avoir quelque fierté, Au lieu d'apaiser par bonté Les rudes tourments que j'endure, De mon amour elle n'a cure. Je lasse sa légèreté. Et, dupant ma naïveté, Elle jouit de ma torture. Quand, m'épuisant en mes langueurs, J'attends un consolant sourire, Son regard sec semble me dire : Je me repais de tes douleurs, Et je n'ensorcèle les cœurs Que pour contempler leur délire. Je ris quand pour moi l'on soupire ! . . . — Et c'est pour cela que je meurs. Maintenant, si mon front est pâle, Ce n'est point par peur de mourir. Le néant que je vois venir Me sera la paix idéale. Plus de cauchemar, plus de râle, Plus de sanglots, plus de désir : C'est dans ma couche sépulcrale Que je vais enfin bien dormir. Mon vrai deuil, je vous le déclare En ce noir moment, c'est que j'ai Le regret de ce bonheur rare, L'amour profond et partagé. De douceur elle fut avare. Ses mépris ont donné congé A mon pauvre cœur ravagé. — Il faut donc casser ma guitare.