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Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/162

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LE SYLPHE EXIL —— Restez, dit le sillon dont tous cueillez la gerbe. V. H. — « Tu vas, dis-tu, partir pour le pays des rêves : «c Tu ne m'aimes donc pas si tu t'en vas ainsi? « Ton cœur ira chercher sur de lointaines grèves, « Au lieu des jours heureux que tu coulais ici, « Des jours pleins d'amertume et de douleurs sans trêves. « Ah! tu n'as pas connu l'éloignement. Aussi « Ton exil est joyeux. Avant que tu l'achèves, « Bien des pleurs couleront et tu diras : Merci! » — C'est ce qu'un jour d'été, sous l'ombreuse charmille, A l'heure du départ, me dit la jeune fille Qui faisait saintement d'amour battre mon cœur. Elle me prédit vrai, puisqu'il faut vous le dire. — Ah! croyez-moi, vous tous qui cherchez le bonheur : C'est au pays natal qu'il viendra vous sourire! Tunis, 27 février 1887. A. ASTIER.