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Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/166

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LE SYLPHE DOLCE FAR NIENTE — A mon vieil ami Alexandre Bonnefoy. Ami, dans la forêt cherchons un frais asile Où l'éclat du soleil ne blesse point nos yeux, Et sur la mousse, au pied des pins silencieux, Couchons-nous, loin des bruits importuns de la ville. Ne rien faire est, dit-on, un vrai plaisir des dieux : Nous allons le goûter dans ce lieu si tranquille, Car, s'il n'habitait pas ce bois délicieux, Le poursuivre ici-bas serait bien inutile. Penser est un travail, gardons-nous de penser ; Que le léger zéphyr vienne nous caresser, Les coudes appuyés, tous deux, sur notre livre... Et, comme le pécheur s'assied dans son bateau Et se laisse entraîner par le courant de l'eau, Quittons le gouvernail pour nous écouter vivre. Henri SECOND.