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Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/171

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POÉSIES DES POÈTES DU DAUPHIN!! 165 Déployant l'éventail de ton aile soyeuse, Tu t'envolas gaîment sur les jardins en fleurs, Sans te douter, hélas! dans ta course joyeuse, Que ton fol abandon ferait couler des pleurs !

Pendant que tu volais dans la fraîche verdure, Tout bas les Séraphins lui parlaient du ciel bleu Et Germaine écoutant leur voix suave et pure En cet instant partit sur leurs ailes de feu !... Tu pensais cependant au cher ange candide Que tu devais garder, et, franchissant le seuil, Ton regard étonné ne vit qu'un berceau vide, Puis une mère en pleurs à côté d'un cercueil... Depuis ce moment-là tu pleures tout près d'elle, Et ton cœur, près du sien, hélas! voudrait voler. Crois-moi, répète-lui que tu seras fidèle, Car, auprès de Lilie, on doit se consoler. Thodure, le 19 Mai 1887. Marie RÉSÉDA.