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Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/177

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POÉSIES DES POÈTES DU DAUPHINÉ •71 LES SPHINX A Léo Nore. Le passé c'est le néant: Le présent c'est la douleur; L'avenir c'est la mort. Fbrrin en Din Arr.va. « Poème "les oiseaui. » Or, voici ce que dit Ferrid ed Din Attar : Le grand Cheik ul islam, Mohamed fils d'Omar, Revenant d'un voyage au tombeau du Prophète, Dans Memphis fut un soir surpris par la tempête Et campa sur le seuil d'un temple de granit Où les ibis cendrés venaient faire leur nid Au printemps, quand le Nil voit fleurir sur sa berge Le lotus, fleur d'azur qui du flot sombre émerge. Ainsi que des lions dans leur cage assoupis, Dans le temple trois sphinx se tenaient accroupis, Jetant aux murs leur ombre aux formes sculpturales. Le premier s'étendait à demi sur les dalles, Les griffes en avant comme s'il eut cherché A bondir tout à coup ; le visage penché, Il semblait réfléchir à des choses si graves Qu'on s'attendait à voir jaillir de ses yeux caves Le rayon du regard. Dans les brumes du soir Son corps se confondait, étant de marbre noir. Le second se dressait le long d'une colonne; Le pschent des Pharaons faisait une couronne A son front éraillé sous les ongles du Temps, Mais sur son torse, fier des injures des ans,