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Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/179

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POESIES DES POETES DU DAUPHINE La lune au loin jetait sa sinistre clarté Sur le temple d'Iris, noire sœur d'Astarté ! — Tout homme de vingt ans qui va choisir sa voie, Et qui, songeant à l'œuvre où son destin l'envoie, Se sentant faible, cherche à sonder du regard Cet horizon désert que l'on nomme hasard, A pu voir tout à coup dans l'ombre de son àme Ces trois sphinx se dresser sur leur torse de femme, Et s'est mis à pleurer comme le Cheik le fit En entendant leurs voix lui jeter ce défi : Travaille sans espoir, car toute chose humaine, Dès qu'elle naît, devient une œuvre triste et vaine, Et l'avenir lointain où tu mets ton orgueil C'est le flot qui se brise aux angles du cercueil !... THALEB.