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Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/180

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LE SYLPHE . . . C'est pour tes grands yeux bleus, mignonne, que je t'aime, Pour tes longs cheveux blonds si fins et si soyeux Où les feux du soleil resplendissent, et même. . . Pour ton doux air mutin et ton babil joyeux ; Pour le sourire exquis de tes lèvres mi-closes, Pour le souffle embaumé qui monte de ton sein, Enivrant mieux mon cœur que le parfum des roses Quand leur calice s'ouvre aux rayons du matin; C'est pour le velouté de ta joue, ô mignonne, Pour la candeur de ton front si chaste et si blanc, Pour l'âme dont sur moi la pureté rayonne, Pour ta petite main que je baise en tremblant! . . . Car, avant tout, vois-tu, le poète sur terre Aime l'azur, les fleurs, les suaves accords, De deux astres jumeaux le ravissant mystère, La- franchise de l'âme et la beauté du corps; Et s'il parle parfois de soie et de dentelles, De fourrures de prix, de robes de velours, C'est que dans ces chiffons vous vous croyez plus belles, Qu'il aime mieux mentir et vous plaire toujours. Jean PROUVAIRE.