Aller au contenu

Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/183

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

POÉSIES DES POÈTES DU DAUPHINE '77 TORTURE ANTIQUE Le vent du nord qui siffle à travers le feuillage, Le hibou dont le cri pleure sur le manoir, Le hurlement des chiens et leur concert sauvage, Me charment tristement à l'approche du soir. Vainement je m'en vais, raisonnant comme un sage, Tout mon être avachi par l'amer désespoir; Un souvenir brûlant affaiblit mon courage, Ranime ma douleur et détruit mon vouloir. On dit que Prométhée, au sommet d'un abîme, Attaché par les Dieux pour son larcin sublime, De son foie immortel nourrissait un vautour. Et moi, qui de son vol ne fut pas le complice, Je subis, comme lui, le douloureux supplice, De me sentir le cœur dévoré par l'amour. Ch. DAUPHIN. 1" Volume. — 12e Livr.