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Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/190

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LE SYLPHH SURSUM CORDA! ' Il est bien loin ce temps où l'amour d'une belle Comblait tous les désirs des rois et des bergers ; Où pour de grands yeux noirs on se cherchait querelle, Et l'on mettait sa gloire à braver les dangers. L'amour, ce sentiment qui rehaussait les âmes, Est maintenant soumis à la vénalité ; La passion de l'or nous rend vraiment infâmes. Que va donc devenir notre postérité!!! Tout n'est que scepticisme, et nos mœurs plus polies Ne valent pas au fond celles des temps passés; J'admirerai toujours les sublimes folies De ces preux chevaliers, aux amours insensés. Ah! ne critiquons plus cette naïve époque, Qu'avec raison peut-être on nomme l'âge d'or, Malgré son ignorance et son air dur qui choque : Les nobles sentiments avaient un bel essor. Dans notre siècle avide, où si tôt on se blase, On trouve ridicule un esprit généreux; On sourit de pitié quand on voit en extase L'auteur enthousiaste ou l'artiste amoureux.