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Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/191

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POESIES DES POETES DU DAUPHINK Le niveau de l'honneur, hélas! chaque jour baisse, Les cœurs n'éprouvent plus de nobles passions, L'égoïsme partout s'élargit et se dresse. Qui vous ranimera, saines ambitions? Jamais en aucun temps, une telle souillure, De si vils appétits n'ont atteint le degré, Où, contre la raison et la sage nature, Nous a rapidement amené le progrès. A peine s'il nous reste un rayon d'espérance, Et l'honnête homme a beau gémir et. s'indigner, . Nous sommes, tout l'atteste, en grande décadence ; A périr promptement faut-il nous résigner ? Non! haut les cœurs! peut-être à force de courage, Unissant nos efforts dans le péril commun, Nous pourrions éviter encore le naufrage. De principes changeons, surveillons-nous chacun. Revenons à l'honnête, au simple, au pur, au juste, Ne sacrifions plus à l'autel du veau d'or; Que la haine du faux dans nos âmes s'incruste, Montrons au doigt le fourbe et poussons- le dehors. Sinon il nous faudra, la loi de Dieu l'ordonne, Subir le châtiment des nations sans frein, De même qu'autrefois Ninive et Babylone, Crouler fatalement dans l'opprobre demain. Puy-Maure, <> Novembre 1887. E. SIBOUR.