Aller au contenu

Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/194

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LE SYI.PHK NATURE MORTE A M. Louis Bouy. Un filet de soleil qui bouge et qui se glisse Traverse chaque soir ma vitre d'atelier : Brisé par ma persienne en bandes d'un or lisse, Il colore les murs d'un pinceau familier. Il s'accroche aux magots de bronze qu'il enflamme, Met de saintes nimbes d'or autour de mes tableaux, De mon encrier noir il fait jaillir une âme, Et courir un lutin dans l'ombre des rideaux. Bientôt, d'or, le Couchant devient rouge; il allume Un immense incendie à l'horizon vermeil ; Il embrase ma vitre, il monte sur ma plume... Puissent mes vers garder un peu de ce soleil ! Tain, Août 1887. Robert de la SIZERANNE.