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Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/231

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LE SYLPHE REVUE DES ÉCRIVAINS DAUPHINOIS. LÉGENDE DE RIVOLT A M. Maurice Faure. I L'écho en a fait tressaillir le flanc des Alpes dauphinoises! Un cri a déchiré l'espace, un cri de suprême douleur. Puis, un vagissement, et pour un il comptait ici-bas. Cet enfant fut la joie d'une mère. Je l'ai vu, sous les dentelles blanches de sa couche moelleuse, avec ce sourire divin des bébés. Je l'ai vu. . . et j'ai pleuré d'un souvenir lointain! II Tambour battant, un panache planté de travers dans les blondes boucles de ses cheveux dorés par le soleil levant, il commandait à une douzaine de marmots de son âge, tous alignés sur la place publique du village. Il combinait les plans de campagne, se concertant avec son intendant pour s'assurer la victoire. Les ordres étaient donnés avec savoir et fermeté et, sabres de bois au poing, l'assaut de la maison d'école était bientôt un fait accompli. Mais la récompense de ces actes de chevaleresque bravoure n'était point pour satisfaire l'ardeur du jeune héros. Le régi ment qu'il avait su discipliner le matin formait bientôt le cercle autour de lui. Le tambour, sabre et panache n'étaient plus, hélas! qu'un songe. ... Et Te bonnet d'âne, aux gigantesques oreilles, avait été posé par maître Ambroise, sur les blonds cheveux bouclés du jeune citoyen. Alors, ce fut le désespoir d'une mère. On l'a vue, la pauvre femme, au chevet de son fils endormi, éclater en sanglots trou blant seuls le silence des nuits. III Le canon tonne; la foudre gronde. L'éclair brille. L'égorge- ment continue avec acharnement. 1er Volume. — 5" Livr.