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Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/260

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62 LE SYLPHE En l'anéantissement brusque du réel outrageusement mort, tu planes ignave et comme nuper-éclose, sur la déliquescente ivresse de l'idéal vaporide et vivant. Hystériquement bémolisée de pâle ; hantise mon cerveau mou, ta blondosité fantastiquement neutre.

Troublantement névrosée en la vision vague qui transgresse mes rêves ocreux; toi, toujours impeccablement flave!

Scintille en tes yeux fulgureusement lygres, aux reflets morbides de fumier clair, l'étoile fumeuse de l'amour-fœtus, immaturément né. Par eux transborde l'hypocrite énervance de l'âme nimboseuse en ses conceps déceveusement traîtres.

Troublantement névrosée en la vision vague qui transgresse mes rêves ocreux; toi, toujours impeccablement flave!

Tes lèvres, en l'écorcheuse nudité de leur chair sanguinolente- ment rouge, éclairent d'une accolade pavide la neigeosité impollue du visage. Clair de lune ombrosé est l'accord glauque qui nimbe langou reusement d'auréole le teint de vierge irrévélée.

Troublantement névrosée en la vision vague qui transgresse mes rêves ocreux; toi, toujours impeccablement flave!

Pense voir, une transmission de l'irrémédiablement clos. En l'entrecreux sinus de tes seins jumellement innés, pousse invisiblement la fleur jaune de nirvana. Et, tu passes, fiévreusement frêle, en le tictaquement mal rythmé de grelots désireux dont s'avive ma folie inoveuse et dou cement verte. Troublantement névrosée en la vision vague qui transgresse mes rêves ocreux; toi, toujours impeccablement flave ! Grenoble, 13 mai 1887. C. NIEMAND.