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Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/56

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5o LE SYLPHE SUR LA TOMBE D'UN PÈRE ET D'UNE MÈRE Adieu! vous qui dormez sous les herbes fleuries Et dans vos lits voisins le sommeil éternel ! Nous ne vous verrons plus, pauvres têtes chéries ! Au souffle de la mort, vos lèvres sont flétries, Nous ne sentirons plus leur baiser maternel ! Adieu ! la pâle mort voulut à ma tendresse Vous ravir tous les deux, et de son doigt moqueur Vous marquer pour la tombe... oh! pourquoi? ma jeunesse Aurait de tant de soins comblé votre vieillesse, Aurait de tant d'amour réjoui votre cœur! Oui, je vous eusse aimé d'un dévouement immense, J'aurais prêté mon bras à vos pas chancelants ; Vous avez su donner la joie à mon enfance, Peut-être aurais-je pu par ma reconnaissance, D'un rayon de bonheur dorer vos cheveux blancs ! La vieillesse est parfois bien triste et monotone, Je vous aurais rendu cet âge moins amer, J'aurais été si bon pour votre âme si bonne, J'aurais de mon printemps égayé votre automne, Et puis de mon été réchauffé votre hiver! Dans le fond de mon cœur, oh ! je puis bien le dire, Je me sentais pour vous des trésors de bonté; J'aurais mis à vos fronts le calme et beau sourire, Couronne des vieillards... et,la voix de ma lyre, Qui vous pleure aujourd'hui, pour vous aurait chanté !