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Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/57

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POÉSIES DES POÈTES DU DAUPHINE Adieu ! vous que j'ai vus par les sombres allées Et sous les noirs cyprès emportés tour à tour, Vos âmes deux hivers restèrent isolées, Mais maintenant au ciel toutes deux envolées, Peuvent s'aimer là-haut d'un immortel amour ! Adieu ! vos quatre enfants de votre belle vie Garderont désormais le pieux souvenir! La route que vos pas sur la terre ont suivie Sera toujours la nôtre, et notre seule envie Est de votre passé faire notre avenir ! Adieu ! nous vous ferons un marbre funéraire ! Nous voulons l'ombrager de verdure et de fleurs, Et, penchant tristement ses rameaux vers la terre, . Un saule semblera, rêveur et solitaire, Sur votre cher tombeau, laisser tomber des pleurs! Et parfois, sur le soir, se glissant fugitive Vers la maison des morts, une figure en deuil Viendra parler tout bas à votre ombre captive, Et le son bien connu de cette voix plaintive Vous fera tressaillir dans le fond du cercueil ! Oh! s'il est dans ton ciel quelque place première, Quelque trône plus beau, Seigneur, écoute-moi, Il faut le réserver pour le père et la mère De l'orphelin pensif qui, pour toute prière, Pleure sur deux tombeaux en regardant vers toi! Emile TROLLIET.