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Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/83

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WOIÎSIKS DtS POl'iTKS Df DAUPHINS 77 LES MERVEILLES DU DAUPHINÉ —>4<— i l TOUR SANS VENIN Ruines d'un castel, vieux débris d'un manoir, Vous résistez encor sous la ronce et le lierre, Aux efforts persistants de ce grand laminoir — Le Temps — qui ronge tout et réduit en poussière. Plein d'un tendre respect pour votre granit noir Il n'a fait que graver sur vos faces de pierre Cette rouille de sang qui vous sert de peignoir Et dont les framboisiers vous font une crinière. Reptiles et hiboux, éperviers et corbeaux Ne hantent point le soir les trous de vos murailles : Tout fuit l'aspect lugubre, édenté des créneaux. Géant déchiqueté! mais à quelles batailles Avez-vous donc pris part, pour que l'homme, ce nain, Dans son orgueil vous ait nommé : « Tour sans Venin ! » Eugène CHENAL.