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pratiqué par tous les législateurs et n’est police, où n’y ait quelque mélange ou de vanité cérémonieuse, ou d’opinion mensongère, qui serve de bride à tenir le peuple en office. Que c’est pour cela que la plupart ont leur origine et commencement fabuleux et enrichis de mistères supernaturels ; et que c’est cela même, qui les a fait adopter aux gens d’entendemens. »


V.
Raisons pourquoi les politiques se servent des erreurs et des abus des religions.

Et conformément à cela le grand cardinal de Richelieu remarque dans ses réflexions politiques que les princes ne sont en rien plus industrieux qu’à trouver des prétextes, qui rendent leurs demandes plausibles, et comme celui de la religion, dit-il, fait plus d’impression sur les esprits que les autres ; ils pensent avoir beaucoup avancé lorsqu’ils en peuvent couvrir leurs desseins. C’est sous ce masque, dit-il, qu’ils ont souvent caché leurs plus ambitieuses prétentions (il auroit pu ajouter encore et leurs plus détestables actions) et à l’égard de la conduite particulière que Numa Pompilius tint envers ses peuples, il dit, que ce roi n’eut point de meilleure invention pour faire agréer ses loix et ses actions aux peuples romains que de leur dire qu’il les faisoit toutes par le conseil de la nymphe