Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/104

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pas que des ânes, ni des boeufs soient si sots que de se prosterner devant des idoles, et ainsi j’ose bien dire que tous ceux qui les adorent, se mettent en cela au dessous des ânes et des boeufs. Ô les insensés Galates ! Qui est ce qui a pu les aveugler jusqu’à ce point ? O insensati Galatœ ? Quis vos fascinavit ? Gal. 3. 1.

Ne voïent-ils pas aussi, ces habils et subtils Docteurs, ne voïent-ils pas que les mêmes raisons ou argumens, qui démontrent la vanité des Dieux ou des idoles de bois ou de pierre, d’or ou d’argent, que les Païens adoroient, démontrent pareillement et également la vanité des Dieux et des idoles de pâte et de farine, que nos Christicoles adorent ? Par quelle raison et par quel droit, par exemple, nos Christicoles Docteurs se moquent-ils de la vanité et de la fausseté des Dieux et des idoles des Païens ? N’est ce point-là cette raison claire et évidente et que ce ne sont que des ouvrages des mains des hommes, et que ce ne sont que des images muettes et insensibles, qui ont des yeux et qui ne voient point, qui ont des oreilles et qui n’entendent point, qui ont une bouche et qui ne parlent point, qui ont des mains et qui ne font rien, qui ont des piés et qui ne marchent point, et enfin qui ne sauroient faire aucun bien à ceux qui les révèrent, ni aucun mal à ceux qui les méprisent. C’est sur ce ferme et solide fondement de vérité, que tous les hommes sages et éclairés, que tous les prétendus St. Profètes, et que les Apôtres mêmes de Jésus-Christ, tout fanatiques qu’ils étoient, ont condamné l’idolâtrie et qu’ils ont rejeté avec mépris le culte su-