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Dieu leur avoit défendu de manger, offensent néanmoins très-grièvement Dieu, excitent sa colère et son indignation. C’est ce que toutes les prétendues StesÉcritures de nos Deichristicoles témoignent expressément ; c’est ce que nos Christicoles disent eux-mêmes dans tous leurs livres de piété, c’est ce qu’ils prêchent publiquement dans leurs temples, et ce qu’ils enseignent dans leurs écoles et dans toutes les instructions particulières et publiques, qu’ils font au temple. Leur St. Chrysostome[1] assure en général, que le péché est la chose du monde, qui déplait le plus aux yeux de Dieu. Leur grand St. Augustin[2] dit que ceux qui commettent le péché, offensent Jésus-Christ, régnant dans le ciel. Leur grand St. Paul[3] dit, que ceux qui commettent le péché, crucifient de nouveau Jésus-Christ dans leur âme. Et St. Augustin[4] dit, que ceux qui péchent, l’offensent plus grièvement, que les Juifs ne l’ont offensé, lorsqu’ils le crucifioient sur la terre. Le Concile de Trente }[5] apelle le péché une offense de Dieu et même une très griève offense. Tantam Dei offensionem ; c’est pourquoi nos Christicoles Romains chantent d’un ton lugubre, dans le commencement de leur carême, ces paroles-ci :

Nostris malis offendimus tuam Deus clementiam… comme aussi ces autres : Nostra te conscientia grave offendisse monstrat. Et ces autres : multum quidem peccavimus, sed parce confitentibus[6]. Ibis et tu ad populum tuum… quia offendisti me in deserto sin

  1. Hom. 41
  2. In nativat. 17.
  3. Web. 6. 6.
  4. Sup. Psalm 6. 7.
  5. Sens. 14. 61.
  6. Hymn. Quadrg.