Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/138

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blement offensé par aucune chose, ni recevoir véritablement aucune injure, de qui, ni de quoi que ce soit. Or un être qui seroit tout-puissant et infiniment parfait, seroit, par sa nature, infiniment au-dessus de toute offense et de toute injure, non seulement parce qu’il éloigneroit et qu’il empêcheroit, par sa toute-puissance, tout ce qui sembleroit être capable de lui nuire, ou de lui faire aucune injure ou déplaisir, mais aussi parce qu’il seroit, par sa nature-même invulnérable, inaltérable et impassible et étant, par sa nature-même, invulnérable, inaltérable et impassible, il s’en suit évidemment, qu’il séroit entiérement au-dessus de toute offense, et de toute injure, et par conséquent, qu’il ne pouroit être aucunement offensé par les vices, ni par les méchancetés des hommes, aussi bien loin, que cette prétendue infinie grandeur et majesté de Dieu soit une raison pour dire, que les vices et les péchés des hommes offensent d’autant plus griévement, qu’il est plus élevé que les hommes en grandeur et toutes perfections ; ce seroit plutôt, au contraire, une raison de dire, qu’ils ne l’offenseroient nullement, et qu’ils ne seroient pas même capables de pouvoir l’offenser en aucune manière, puisqu’il seroit infiniment au-dessus de tout ce que les hommes pouroient faire pour l’offenser ; quand tous les hommes, par exemple, lanceroient toutes leurs flêches et qu’ils tireroient tous leurs mousquêts et leurs gros canons contre le soleil et contre la lune, pouroient-ils y faire quelques brèches, ou y donner la moindre atteinte ? Point du tout ! Pourquoi ? c’est parcequ’ils sont trop élevés au-dessus des flêches, que les hommes pouroient lancer con-