Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/139

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tr’eux, et qu’ils sont entiérement hors de la portée de leurs mousquêts et de toute leur artillerie. Pareillement quand ces mêmes hommes voudroient jetter de la boue contre le soleil ou la lune, pouroient ils y faire aucune tache ? Point du tout ! Pourquoi ? C’est parcequ’ils sont trop élevés au-dessus de tout ce que les hommes pouroient faire, pour eux ou contr’eux. À plus forte raison, Dieu étant infiniment au-dessus de tout ce que les hommes pouroient faire pour lui, ou contre lui, tout le bien, ni tout le mal qu’ils sauroient faire, n’est pas capable de faire aucun bien, ni aucun mal à Dieu, et par conséquent, tous leurs vices, tous leurs péchés et toutes leurs méchancetés ne sont pas capables de l’offenser en aucune manière. C’est ce que nos Christicoles eux-mêmes sont enfin obligés de reconnoitre, suivant ce qui est marqué dans leurs prétendus St. livres, notamment dans celui de Job[1], où il est dit : Quoi ! L’homme peut-il être comparé à Dieu ? Si l’homme est juste, Dieu en vaudra-t’-il mieux ? Et si sa vie est sans tache, quel bien cela lui fera-t-’il ? Et ailleurs, regardez le ciel, dit-il, contemplez les astres, qui sont au dessus de vous : si vous péchez, quel mal ferez-vous à Dieu ? Et si vous multipliez vos crimes et vos iniquités, quel tort lui ferez-vous ? Pareillement, dit-il, si vous êtes juste, quel bien ferez-vous à Dieu ? Quel profit lui en reviendra-t-’il ? Point du tout, c’est à l’homme même que nuit son iniquité, et à lui-même que sa vertu est utile et avantageuse, et non pas à Dieu.

  1. Job. 22. 3. et 35. 6. 7.