Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/142

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les vices et pour les péchés des hommes, le plus malheureux et le plus misérable de tous. Cela seroit entièrement ridicule et absurde ; donc il est ridicule et absurde de dire, qu’un Dieu seroit véritablement offensé par les vices et par les péchés des hommes, et il est ridicule et absurde d’exagérer, comme font nos Christicoles, la griéveté et l’énormité des vices et des péchés des hommes, par raport à cette prétendue offense, qu’ils font à Dieu, puisque cette offense n’est point réelle, ni véritable, et qu’elle n’est qu’imaginaire et tout au plus métaphorique, et ainsi il est ridicule de dire, comme ils font, qu’un seul péché véniel est un plus grand mal, que tous les maux des créatures jointes ensemble ; il est ridicule de dire, comme ils font, qu’il vaudroit mieux perdre mille vies, laisser même périr toutes les créatures, que de commettre volontairement un seul péché véniel. Et enfin il est ridicule de dire, comme quelques-uns d’entr’eux disent, qu’ils aimeroient mieux entrer tout vifs dans les flames de l’enfer, que de commettre volontairement un seul péché véniel, car c’est comme s’ils disoient, qu’ils aimeroient mieux souffrir tous les tourmens de l’Enfer, que de dire seulement un mensonge officieux, ou qu’une seule parole vaine ou frivole seroit un plus grand mal que tous les maux du monde joins ensemble ; et qu’il vaudroit mieux laisser périr tout le monde, que de dire seulement un mensonge officieux, ou une seule parole vaine et frivole. Quelle folië, de dire telle chose. Et si cela étoit ainsi, ils devroient donc dire aussi, que Dieu auroit bien mieux fait de ne faire jamais aucune créature,