Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/149

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

touchant la prétendue colère et indignation de leur Dieu[1] et que cela ne peut subsister dans le véritable sens des paroles, dont ils expriment leurs pensées, ils ont été contraints de leur donner un sens métaphorique et figuré. C’est pourquoi aussi ils disent, que ces termes d’offense et d’injure, d’ire et de colère, de fureur et d’indignation et autres semblables ne se doivent point entendre strictement au sens de la lettre, mais qu’ils doivent seulement s’entendre métaphoriquement des effets extérieurs, que ces passions là ont coûtume de produire dans les hommes, qui sont véritablement offensés, qui sont véritablement émus de colère et d’indignation. Et d’autant que c’est l’ordinaire des hommes qui se sentent offensés, de se mettre en colère, en fureur et en indignation contre ceux qui les offensent, ou qui font contre leurs volontés et contre leurs commandemens, et que dans leur colère ils usent de vengeance et de sévérité, en punissant et maltraitant violemment et rigoureusement ceux qui les offensent ou qui font contre leur volonté et contre leur commandement, de même aussi, disent nos Christicoles, Dieu, punissant souvent et sévérement les hommes, qui s’abandonnent aux vices et aux péchés, et qui violent et méprisent sa loi et ses commandemens et les punit même avec autant de rigueur et de sévérité, que s’ils l’offensoient grièvement et que s’il s’en fâchoit et s’en mettoit véritablement en colère ; c’est pour cela, disent-ils, que par manière de parler on dit, que les vices et les péchés des hommes

  1. Cette phrase est incomplète ; les mots « est inexacte » semblent être omis par le copiste. R. C.